ERIC LEGNINI Trio
- 24 mars 2009
- | Horaire : 20h30
Né à Huy en Belgique le 20 février 1970, Eric Legnini est devenu en dix ans un des plus talentueux pianistes de la scène jazz internationale.
Après des études à New York avec Richie Beirach, il retourne en Belgique en 1990 ou il enseigne le piano dans la section Jazz du Conservatoire Royal de Bruxelles , poste qu’il occupe toujours aujourd’hui. Depuis 1994, il met son talent à profit aux côtés des plus grands interprètes : Toots Thielemans, Aldo Romano, John McLaughlin, André Ceccarelli, Michael Brecker ou Dianne Reeves, mais aussi Serge Reggiani, Henri Salvador ou encore Claude Nougaro ; et on peut le retrouver sur disque auprès d’artistes aussi divers que Barney Willen, Liane Foly ou Paco Séry. Parallèlement, il devient le fidèle compagnon de Stefano di Battista, Flavio Boltro et des frères Belmondo. Eric Legnini contribue d’ailleurs, par l’originalité de son jeu, à l’immense succès du Stefano Di Battista quintet (nomination aux Victoires de la Musique 1998).
Dans un premier CD, « Miss Soul », Eric Legnini s’était attaqué brillamment au répertoire de Phineas Newborn. L’énergie, la sensibilité et l’intelligence harmonique du pianiste belge s’y sont imposées. Sa sonorité précise, la perfection de ses phrases, souvent vertigineuses, tout chez lui exprime une personnalité un peu lunaire. Accompagné d’une rythmique en béton, le batteur tout terrain Frank Agulhon et le contrebassiste Rosario Bonnacorso, Eric Legnini trouve enfin sa place de leader. Depuis, la jolie « Miss Soul » a trouvé son grand frère : « Big Boogaloo » ! L’air de parenté est évident, les origines sont communes et leur auteur, Eric Legnini, n’a pas trahi sa famille. Fidèle à ce jazz qu’il aime généreux et gourmand, le plus français des pianistes belges qu’on prend souvent pour un Italien revient avec un album aussi séduisant que le premier, nourri aux mêmes sources, creusant le sillon - en anglais : le groove ! - d’une musique qui ne craint pas de se faire plaisir sans pour autant manquer ni de dextérité, ni d’émotion.
Après des années à servir les autres, notamment Stefano Di Battista avec lequel il s’est fait connaître, Eric Legnini cultive enfin son propre jardin. Il y fait pousser les musiques qui parlent à son oreille et correspondent à son tempérament. Alors que tant de pianistes lassent à force de narcissisme et de préciosité, la musique d’Eric Legnini est directe, vive, sensuelle et rayonnante. Irrésistiblement entraînante aussi, grâce à la batterie de Franck Agulhon qui trouve toujours le bon groove, et un contrebassiste, Mathias Allamane, qui apporte au trio une musicalité différente, plus lyrique. Portées par le swing, habitées par l’exigence de la concision, emmenées avec un toucher qui fait naturellement sonner le piano, les compositions d’Eric Legnini restent fidèles aux valeurs fondamentales du jazz et illustrent son amour pour la musique afro-américaine dans l’étendue de sa diversité. [Car on l’oublie trop souvent mais les termes de soul, de funk, ou encore de R’n’B, avant de distinguer des genres musicaux à part entière, ont d’abord servi à désigner des courants du jazz, sur son versant noir, et notamment ceux qui gardaient les pieds bien plantés dans le sol fertile du blues, le corps chevillé à la danse, et l’âme sous l’influence du Good Book. Tel le hard bop tendance funky des frères Adderley ou de Horace Silver, le rhythm’n’blues des organistes disciples de Jimmy Smith, le soul jazz entretenu chez Blue Note par des Stanley Turrentine et des Donald Byrd ou les tubes groovy de Herbie Hancock façon Watermelon Man... ce jazz qui gardait des attaches fortes avec ses origines, au son délibérément « roots », parlaient à ceux qui découvraient à la même époque Marvin Gaye, Curtis Mayfield, James Brown ou encore Ray Charles et Aretha Franklin. Il reste cher à Eric Legnini dont la discothèque accueille sans distinction les classiques de la soul comme les géants du jazz moderne.]
S’il est enfin une unité de l’art d’Eric Legnini, c’est dans son attachement quasi-latin à la mélodie et à la chanson, qu’il faut la rechercher. Loin de s’enfermer dans l’univers de ceux qui l’ont inspiré, il jouit d’une force tranquille qui lui permet de redonner une actualité à tout un pan de la mémoire du jazz avec jubilation et de faire chanter avec faconde et justesse la moindre note qui éclot sous ses doigts.
La Presse :
« Toujours fluide et délicat, sachant manier les rythmes avec un à-propos rare, Eric Legnini représente avec fierté le futur du jazz hexagonal sans renier un passé riche et inspiré » (Haute fidélité)
« Revival ? Nostalgie ? Passéisme ? Vous n’y êtes pas. Eric Légnini a tout simplement de la mémoire, et surtout beaucoup d’amour à transmettre. Amour de la note juste et du phrasé idoine, de l’accord qui touche et de la mélodie qui chante... » (Jazzmag)
« ...l’un des plus excitant joueurs dans son domaine, le piano jazz, trop souvent sinistré par de froids techniciens. A la tête de son trio, l’auteur de « Miss Soul » et de « Big Boogaloo » a su impulser ce qui manque tant au genre : du swing, des notes rythm’n’blues bondissantes... » (Le Figaro)
« Le pianiste Eric Légnini « respire » jazz, mais ne saurait vivre sans ses héros « soul » (Donny Hathaway, Stevie Wonder...) et ses modèles hip-hop (tel Jay Dee à qui il dédie le premier morceau de son nouvel album), sans cette vibration particulière qui traverse les improvisations et les thèmes des pianistes qu’il admire et qui l’inspirent, de Les Mc Cann à Horace Silver en passant par Herbie Hancock et Kenny Kirkland. (Jazzmag)
« Legnini entraîne ses camarades de trio et l’auditeur vers un jazz direct, vif, qui, pour être « daté », n’en a pas moins plus d’actualité que nombre de projets « avant-gardistes » (Le Monde)
Eric Legnini (piano)
Rosario Bonaccorso
Mathias Allamane (contrebasse)
Franck Agulhon (batterie)